À mesure que le temps se réchauffe et que les soirées se font longues, nous trouvons tous le temps de nous détendre et de nous amuser. On peut alors facilement oublier qu’une tragédie peut rapidement transformer ces scènes idylliques en véritables cauchemars, que ce soit à la maison, sur la route ou au travail.
Cette année, nous avons déjà entendu parler de jeunes gens qui ont perdu la vie, sans parler des blessures qui n’ont pas fait la une des journaux, relativement à des accidents souvent attribuables à une forme quelconque d’affaiblissement des facultés.
Il est facile d’oublier qu’en plus de l’effet qu’ont nos choix sur notre propre sécurité, nos actes et notre comportement ont des répercussions sur ceux qui nous entourent. Comment établissons-nous les normes dans notre société? Bien sûr, nous avons des lois, des règlements et des agents chargés de l’application de la loi, comme les policiers, mais l’importance que revêtent les normes culturelles, les normes familiales, l’influence des pairs et l’exemple des autres est souvent plus grande encore.
Alors, en tant qu’adultes, comment pouvons-nous donner l’exemple aux personnes plus jeunes ou plus influençables qui nous entourent et qui sont façonnées par nos actes, nos paroles et notre comportement? Prenons-nous le volant après avoir bu de l’alcool, même si nous ne dépassons pas la limite permise? Roulons-nous trop vite et prenons-nous des risques au volant? Prenons-nous des substances ou des médicaments qui affaiblissent nos facultés, que ce soit tard le soir, avant d’aller au travail, alors que nous utilisons des machines, voire pendant que nous pilotons un bateau? Remplissons-nous le verre d’un invité ou lui passons-t-il un joint sachant qu’il s’apprête à rentrer chez lui en voiture?
Mais qui suis-je pour poser de telles questions? Rien d’autre qu’une personne, un médecin, qui se demande parfois pourquoi, dans cette société, un grand nombre d’entre nous, y compris moi-même, ne perçoivent pas les risques qu’impliquent leurs actes et ne changent pas leur comportement comme ils pourraient le faire pour sauver des vies, par leur influence.
J’ai grandi en Irlande, où la culture de l’alcool au volant était forte. En fait, à un moment donné, le slogan de la campagne de sensibilisation du gouvernement pour essayer de maîtriser ce problème était « Just two will do!» (Deux suffiront!). Le message est depuis devenu « Never, ever drink and drive! » (Ne prenez jamais le volant après avoir bu!).
Quel message notre exemple ferait-il passer ici, au Nouveau-Brunswick, cet été? Que dirons-nous et que ferons-nous pour exercer une influence sur ceux qui nous entourent?
Malheureusement, en général, il n’y a pas de degré de consommation d’alcool ou de cannabis totalement sécuritaire et sans risque accru de subir certaines conséquences négatives pour la santé, mais il s’agit d’un autre sujet qui exige de notre part de trouver un équilibre entre les risques pour la santé et la qualité de vie.
Cependant, lorsqu’il s’agit de conduire une voiture, d’utiliser une machine ou d’occuper des emplois critiques pour la sécurité, il est clair que pour les adultes de plus de 21 ans, les données scientifiques indiquent qu’une période d’au moins six heures sans boire, une fois la limite permise atteinte, et qu’une période beaucoup plus longue, si la limite permise est dépassée, sont nécessaires pour que les effets de l’alcool disparaissent. Le délai nécessaire pour que les effets du cannabis disparaissent totalement chez une personne normale est de 24 heures après sa consommation. Pour les jeunes de moins de 21 ans, le taux d’alcoolémie permis est fixé à zéro, et représente la véritable limite de sécurité pour tous.
Nous avons du mal à changer notre comportement, surtout lorsque l’on doit le faire à contre-courant. Il est temps de changer l’orientation des normes acceptées en ce qui a trait à l’affaiblissement des facultés et à la sécurité.
Selon le site lifesafer.ca, quel que soit votre âge, seul un taux d’alcoolémie de zéro sera totalement sécuritaire si vous conduisez. N’importe quelle quantité d’alcool atténue vos capacités de réaction en cas de situations imprévisibles, des situations qui peuvent toujours se produire sur la route. Abstenez-vous totalement de conduire si vous envisagez de boire. Faites appel à un conducteur désigné, prenez un taxi ou profitez du transport en commun. Et si vous devez conduire après avoir consommé de l’alcool, vous devez attendre qu’il ait quitté votre organisme. Cela peut prendre du temps, alors soyez patient. Les impatients, on les retrouve en prison, à l’hôpital et au cimetière.
Drink driving (en anglais seulement)
When Can You Drive After Drinking (en anglais seulement)
Amusez-vous bien cet été, et soyez prudent.
Dr Paul Atkinson, FRCPC
Médecin-conseil, Travail sécuritaire NB