Étant donné que la fatigue nuit à la capacité d’une personne de travailler en sécurité, elle devrait être une question clé au lieu de travail. Selon une conseillère en matière de sécurité spécialisée dans les domaines de la gestion de la fatigue et du stress, Susan Sawatzky, il s’agit d’un problème qui demeure très peu reconnu.
Mme Sawatzky, propriétaire de In-Scope Solutions, indique que la sensibilisation au risque et une gestion réfléchie constituent les meilleures solutions pour gérer la fatigue au lieu de travail.
« Il est quatre fois plus probable qu’un travailleur ait des capacités réduites en raison de la fatigue que de la drogue ou de l’alcool. Une personne qui a été privée de sommeil est trois fois plus susceptible de subir un incident au travail. »
« Nous sommes très conscients des nombreux dangers physiques au lieu de travail, mais lorsqu’une personne arrive au travail épuisée, nous ne reconnaissons souvent pas qu’il s’agit d’un risque réel », a-t-elle expliqué.
Des recherches effectuées au travail indiquent que la fatigue réduit les capacités d’une personne d’une façon semblable à l’alcool. Les facultés d’une personne éveillée depuis 18 heures sont aussi affaiblies que celles d’une personne ayant une concentration d’alcool de 0,08 dans le sang.
« On ne permettrait jamais à une personne aux facultés affaiblies selon la loi de venir travailler, et de conduire une voiture ou d’opérer des machines lourdes. Cependant, on ne reconnaît pas toujours le risque lorsqu’il s’agit d’une personne ayant été privée de sommeil. »
La fatigue réduit les capacités émotionnelles, mentales et physiques d’un travailleur.
« Lorsque la fatigue commence à se faire sentir, elle se manifeste au niveau des émotions. La deuxième phase de fatigue réduit nos capacités mentales. Nous devenons moins alertes et moins conscients des choses dans notre milieu de travail. Si la fatigue n’est pas gérée, elle passera à la troisième phase et affectera nos capacités physiques. »
La quantité de sommeil nécessaire dépend de la personne, mais la moyenne est de sept à neuf heures de sommeil chaque nuit.
D’après Mme Sawatzky, un certain nombre d’industries ont un profil de risque de fatigue modéré à élevé, comme le secteur des transports; nucléaire; pétrolier ou du gaz naturel; des mines, des pêches; des mesures d’urgence; de la fabrication; du tourisme; militaire; et des soins de santé.
« Il y a un manque de sensibilisation aux façons dont un organisme peut gérer la fatigue ainsi qu’à ce que les travailleurs peuvent faire pour la gérer dans leur vie quotidienne. »